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Pierre de Coubertin et Lausanne
1. La gare de Lausanne
Notre périple commence à la gare de Lausanne où Pierre de Coubertin est arrivé pour la première fois sans doute en 1906. C’est en effet cette année-là que fut ouvert le tunnel du Simplon qui facilite grandement le passage de la France à l’Italie, une destination favorite de Coubertin depuis sa jeunesse.
C’est aussi par Lausanne qu’il découvre le Pays de Vaud, terre de son ami le baron Godefroy de Blonay qui l’invite dans ses châteaux. C’est à cette époque que Coubertin décrète dans un article de la Revue olympique que la Suisse est la «reine des sports», qu’il commence à découvrir la Romandie et qu’il songe à y établir un siège permanent pour le mouvement olympique. La gare de Lausanne (qui a été entièrement reconstruite de 1911 à 1916) est toujours le point d’arrivée de nombreux visiteurs qui visitent la «Capitale olympique», titre attribué par le CIO à Lausanne en 1994. Aujourd’hui, la gare porte fièrement les anneaux olympiques dessinés par Coubertin en 1913.
2. Le Palais de Rumine
En mai 1913, Coubertin organise à Lausanne un congrès de psychologie et physiologie sportives d’abord prévu en 1911. Ce congrès, précédé d’une réunion annuelle du Comité international olympique (CIO), est reconnu comme le 5e Congrès olympique.
Le congrès est organisé au Palais de Rumine, alors siège de l’Université de Lausanne que Coubertin voulait étroitement associer aux travaux. Par cette réunion, il veut aussi mieux faire connaître le CIO à Lausanne, dans le canton de Vaud et en Suisse pour préparer ses projets futurs. Le Palais de Rumine abrite aujourd’hui la bibliothèque cantonale universitaire et plusieurs musées desservis par un escalier monumental. L’aula de l’université où se déroula la cérémonie d’ouverture du congrès est aujourd’hui utilisée par le Grand Conseil (législatif) du canton de Vaud.
3. L’Hôtel de ville
Au début de la première guerre mondiale, Coubertin décide seul d’établir le siège officiel du CIO à Lausanne. Auparavant, le siège du CIO était au domicile de Coubertin à Paris.
Le 10 avril 1915, le Syndic Paul Maillefer et la Municipalité de Lausanne prend acte de ce transfert à l’issue d’une de ses réunions lors d’une petite cérémonie en présence de Coubertin et de Blonay, ainsi que de quatre membres du comité d’organisation du congrès de 1913. Le procès-verbal de la réunion note que le président du Gouvernement vaudois Ernest Chuard s’est excusé et que le président de la Confédération Giuseppe Motta a envoyé un télégramme de bienvenue. La salle de la Municipalité utilisée à l’époque l’est encore aujourd’hui, tout comme le reste du bâtiment même si l’administration communale s’est fortement étendue.
4. Le casino de Montbenon
Aussitôt le CIO installé à Lausanne, Coubertin demande à la Municipalité de mettre des locaux à disposition pour son projet d’Institut olympique qu’il entrevoit comme le prototype d’institutions pour propager le sport et la culture populaires dans les villes.
La Municipalité met à disposition des locaux dans le Casino de Montbenon qui a fait faillite en 1912 et qu’elle a racheté pour les réunions et manifestations des sociétés locales. Les premières conférences théoriques et leçons de sport ont lieu au printemps 1917 pour des internés militaires français et belges. Mais cet institut ne survit pas à la fin de la grande guerre. Le Casino abritera encore la réunion annuelle du CIO et le 7e Congrès olympique, en mai-juin 1921, lors duquel les fédérations sportives internationales s’organisent face au CIO. Aujourd’hui, le Casino abrite un restaurant et la Cinémathèque suisse.
5. Domaine de Dorigny
Dès 1906, Coubertin pensait à établir un site permanent pour les Jeux olympiques sur les bords du Léman.
En 1911, il organise à cet effet un concours d’architecture qui est remporté par les architectes Monod et Laverrière pour un projet situé à Morges. Il leur fait attribuer la médaille d’or des premiers concours artistiques olympiques organisés aux Jeux de Stockholm en 1912.
En 1918, un nouveau projet est réalisé par Alphonse Laverrière seul pour le domaine agricole de Dorigny en s’inspirant du précédent. Une souscription publique pour une «cité olympique» est lancée mais sans succès. Le stade olympique était prévu exactement à l’emplacement du bâtiment «Unithèque» (plus connu sous le nom de «Banane») de l’Université de Lausanne, déménagée sur le site en 1970 depuis le Palais de Rumine. Il était prévu qu’un tramway relie l’Olympie moderne au centre-ville, ce qui est le cas aujourd’hui. Un centre sportif universitaire plus modeste se dresse au bord du lac et toute la rive du Lac jusqu’à Vidy et Ouchy est devenue une zone sportive et de détente.
6. Villa «Mon-Repos»
En 1922, Coubertin quitte définitivement Paris pour s’installer à Lausanne avec sa femme, sa fille et son fils. L’année suivante, la Municipalité lui prête un appartement au troisième étage de la villa «Mon-Repos».
Le siège et les archives du CIO sont également installés dans la villa, ainsi qu’un premier Musée olympique qui restera ouvert jusque dans les années 1960. La baronne de Coubertin vivra dans la villa jusqu’en 1963, plus que centenaire. Ses enfants handicapés mourront en 1952 et en 1968.
Après son retrait de la présidence du CIO en 1925, Coubertin se consacre à impulser une candidature de Lausanne à l’organisation des Jeux d’été et d’autres projets. Aujourd’hui la villa «Mon-Repos» abrite les salons de réception de la ville et au deuxième et troisième étages les bureaux de la Solidarité olympique, l’organisme qui redistribue une partie des revenus des Jeux aux comités nationaux olympiques.
7. Château d’Ouchy
Dès son retrait du CIO, Coubertin fonde l’Union pédagogique universelle. Son siège est à Lausanne et il y organise au Château d’Ouchy, en septembre 1926, une première conférence sur le rôle pédagogique de la Cité moderne qui proclame pour chaque citoyen le «droit au sport» et le «droit d’accès à la culture générale».
8. Cimetière du Bois-de-Vaux
Coubertin meurt à Genève le 2 septembre 1937 d’une crise cardiaque dans le parc La Grange.
Ses funérailles ont lieu à l’église Notre-Dame du Valentin, à Lausanne, et il est enterré au cimetière du Bois-de-Vaux conçu par Alphonse Laverrière. En 1937, il devient le dixième bourgeois d’honneur de Lausanne, mais n’a pas l’occasion de recevoir cet honneur avant sa mort. Le coeur de Coubertin repose à Olympie. Aujourd’hui sa tombe est régulièrement fleurie par des visiteurs olympiques et le cimetière est un magnifique parc tranquille et peu connu.