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Chaque ville a son Histoire, avec un H fièrement majuscule. La grande Histoire qui en cache peut-être d’autres, plus petites. Celles que même les habitants ne connaissent pas, ou pas assez bien.
Voici donc 6 histoires sur Lausanne que vous ne connaissiez pas :
Le récit de l’horloge parlante de la Place de La Palud
On y passe et, à force, on ne s’y arrête plus. Peut-être parce qu’il n’a pas sonné l’heure, peut-être à cause des stands du marché qui attirent plus notre attention, ou encore parce que la Fontaine de la Justice lui fait de l’ombre.
Chaque heure, c’est une voix grave et puissante, celle du guet de la Cathédrale, qui rappelle l’histoire de la ville. L’arrivée du Major Davel et de ses soldats, venus en 1723 pour libérer la Lausanne de la domination bernoise. Finalement arrêté et condamné à mort, Davel deviendra un symbole patriotique, après l’autonomie vaudoise de 1803.
Comme le dit le guet, Lausanne a vécu « des heures gaies, et des heures graves » mais l’important est de ne se « souvenir que des moments de joie ».
Le nom de la Place de la Louve
Pourquoi une des places du centre historique de Lausanne, juste derrière l’Hôtel de Ville, porte le nom de Louve ? Surtout que, sur le blason de la ville, ce sont deux lions qui sont utilisés comme supports de l’écu. La réponse se cache sous terre. En effet, Lausanne a été construite au milieu de deux rivières, qui ont servi de limites à la commune, avant d’être enterrées :
- Le Flon
- La Louve
Cette dernière passe en plein centre-ville, sous la rue de la Louve, qui borde la place du même nom. On y trouve d’ailleurs des sortes de bornes, couvertes de mousses. Ces « totems » sont là pour rappeler le tracé de la rivière. On peut d’ailleurs encore voir la Louve au 3ème niveau du parking de la Riponne. Une fenêtre donne sur une galerie où coule le cours d’eau. Dès 1812, la Louve sera ensevelie pour permettre à la ville de se développer au-delà de ces frontières naturelles. Et c’est en 1831 que la place sera construite, par dessus la rivière. En été lorsque les étudiants y profitent du soleil, pas sûr qu’ils sachent que l’Histoire se cache sous leurs pieds.
Les trois collines de Lausanne
Au Moyen-Âge, la ville a été bâtie sur trois collines distinctes, qui lui donnent cette situation unique :
- La Cité
- Le Bourg
- Saint-Laurent
Les habitants sont habitués à passer leurs journées à monter et descendre, et ne remarquent même plus la géographie particulière de leur ville. Ils savent seulement qu’ils ont les jambes les plus belles de Suisse.
La plus connue de ces trois collines est celle de la Cité. Déjà parce que c’est la plus haute. Et également parce qu’elle accueille la Cathédrale, qui renforce cet aspect de domination sur le reste de Lausanne.
La colline du Bourg est également bien visible. Il suffit de regarder de l’autre côté du Pont Bessières, qui la relie à la Cité.
Pour ce qui est de Saint-Laurent, les Lausannois auront tendance à penser qu’il ne s’agit que du nom d’une place ou d’une église. Mais, pour les non-initiés, la montée depuis la place de la Louve jusqu’à Saint-Laurent s’annoncera moins facile. Le Grand-Pont permet de relier la colline du Bourg à celle de Saint-Laurent.
Le kiosque rond de Saint-François
Quels Lausannois ne se sont jamais donnés rendez-vous sur les bancs du « kiosque rond » ? Ce n’est pourtant pas le monument le plus impressionnant de la place. Il paraît même petit, à côté de l’église ou du bâtiment de la poste. Et pourtant, le kiosque est là depuis 1896. Au début c’était un chalet typiquement suisse. C’est entre 1911 et 1913 qu’il prend sa forme actuelle, avec ses bancs en bois et sa marquise pour les abriter.
Le bâtiment devait servir de toilettes publiques et de point de vente pour les tramways lausannois. En 1978, des travaux d’aménagement sont faits sur la place St-François. Le kiosque, sous peine d’être détruit, devait être déplacé de quelques mètres. On l’a donc entièrement démonté avant de le remettre en état, de nettoyer toutes ses pièces et de le reconstruire un peu plus au nord-est.
Entre 1980 et 1990, il a accueilli le bureau de renseignement des transports publics, un guichet d’informations, ainsi que le bureau des objets trouvés. Après avoir été délaissé depuis les années nonante, il est entièrement rénové en 2012 et accueille un petit café : les anciens guichets de vente de billets ont été réaménagés, les boiseries ont été entièrement restaurées et la marquise nettoyée. Même l’horloge, qui était conservée au Musée historique de Lausanne a été remise à sa place.
Rien que pour le voyage historique, une petite halte sur l’un de ses bancs est un passage presque obligatoire.
Le funiculaire Lausanne-Signal
Inauguré en 1899, la ligne reliant Lausanne au Signal a fonctionné jusqu’en 1948. Le projet a été lancé par trois entrepreneurs de la région pour desservir le bois de Sauvabelin. La construction d’un lac artificiel pour le patinage (en hiver), d’un restaurant, puis d’un parc à biche en avait fait un lieu prisé pour les loisirs.
Deux voitures se croisaient au milieu d’une ligne longue de 468m. La partie haute était souterraine, son tunnel est d’ailleurs encore visible, tout comme la station de départ de la ligne.
Le Lausanne-Signal était aussi connu sous le nom de « ligne de la Fête du bois ». En effet, pour marquer la fin de chaque année scolaire, les écoliers défilaient depuis la ville, jusqu’au bois de Sauvabelin, où des carrousels et des jeux les attendaient. Actuellement, ce cortège a lieu au centre, mais le nom de « Fête du Bois » est resté, en hommage à Sauvabelin.
Le passé du quartier du Flon
Nommé selon la rivière qui coule sous ses rues (comme pour la place de la Louve), le Flon est aujourd’hui le quartier branché et animé du centre-ville. Avant que les boutiques y côtoient les boîtes de nuit, la zone était industrielle. On y trouvait une gare de marchandises, avec des réseaux ferroviaires qui reliaient des entrepôts. On peut encore voir nombre de restes de ce passé industriel : quelques rails ou des quais de chargement, au bord des bâtiments.